Diagnostic Territorial

Narse de Nouvialle, Planèze du Cantal

Un diagnostic pour préparer la concertation territoriale et éclairer les choix d'avenir

Un diagnostic pour préparer la concertation

La Narse de Nouvialle, située au cœur de la Planèze de Saint-Flour dans le Cantal, représente une zone humide d'altitude exceptionnelle de près de 400 hectares. Classée Natura 2000 et ZNIEFF, elle constitue l'une des principales zones humides d'Auvergne, remarquable par sa biodiversité et son rôle écologique majeur.

Face à un projet d'exploitation de diatomite dans cette zone sensible, ce diagnostic territorial vise à établir un état des lieux rigoureux et partagé pour préparer une concertation territoriale éclairée et permettre des choix argumentés sur l'avenir du site.

Zone humide remarquable

400 ha de cuvette humide, véritable réservoir naturel régulateur et refuge de biodiversité exceptionnelle sur la Planèze.

Patrimoine protégé

Site classé Natura 2000 et ZNIEFF, à cheval sur trois communes (Tanavelle, Valuéjols, Roffiac).

Enjeux multiples

Conciliation entre préservation écologique, activités agricoles, ressources minières et développement territorial.

Enjeux majeurs du territoire

Préservation de la zone humide, de la biodiversité et des services écosystémiques
Maintien de l'agriculture extensive et de l'élevage bovin traditionnel
Exploitation potentielle de la diatomite et enjeux économiques
Gouvernance territoriale et concertation entre acteurs
Gestion de la ressource en eau et régulation hydrologique
Arbitrage entre développement économique et préservation environnementale

La problématique

Un projet d'extraction de diatomite dans une zone humide protégée

Présentation de la situation

La narse de Nouvialle est une zone humide de trois cents hectares classée en ZNIEFF, en ZICO et en site Natura 2000. Ce marais occupe un ancien cratère volcanique et recèle un gisement de diatomite estimé à dix millions de tonnes avec une pureté très élevée.

La diatomite est une roche sédimentaire siliceuse très fine et absorbante, constituée de squelettes fossilisés de diatomées, des microalgues qui vivaient dans les lacs anciens. Cette ressource minérale possède des propriétés exceptionnelles de filtration et d'absorption qui en font un matériau recherché dans de nombreux secteurs industriels.

Contexte de la production nationale

Deux carrières seulement exploitent la diatomite en France : Saint-Bauzile en Ardèche et Virargues-Foufouilloux dans le Cantal. L'un de ces sites arrive à épuisement et la production nationale ne dépasse pas cent mille tonnes de produits marchands par an pour une consommation d'environ quatre-vingt-dix mille tonnes.

La diatomite est utilisée majoritairement comme adjuvant de filtration, représentant la moitié de la demande mondiale. Elle sert aussi comme additif pour le ciment, près d'un tiers des usages, et comme charge minérale dans quinze pour cent des applications. Les secteurs concernés incluent la filtration des boissons et de l'eau, la fabrication de ciment, les peintures, les plastiques, le papier et les absorbants industriels.

Un enjeu territorial majeur

Le gisement de Nouvialle est l'un des plus importants d'Europe. Il représente une opportunité économique significative dans un contexte de raréfaction des ressources exploitables. Toutefois, ce gisement se trouve dans une zone humide protégée, reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle et ses services écosystémiques essentiels.

Cette situation impose une analyse approfondie avant toute décision. Les enjeux portent sur la conciliation entre développement économique local, préservation de l'environnement, maintien des activités agricoles et respect des réglementations en vigueur. La concertation territoriale doit permettre d'examiner collectivement ces dimensions et d'identifier les solutions possibles.

Objectif du diagnostic : Ce diagnostic territorial vise à éclairer tous les acteurs concernés en présentant de manière factuelle et complète les différents contextes liés à ce projet. Il constitue un préalable indispensable à la concertation pour permettre des choix argumentés et partagés sur l'avenir du site.

Les contextes du territoire

Comprendre les dimensions multiples du projet

Introduction aux contextes

Comprendre un projet d'aménagement territorial nécessite d'examiner l'ensemble des dimensions qui caractérisent le territoire et structurent les enjeux. Le projet d'exploitation de diatomite dans la narse de Nouvialle ne peut être appréhendé sans une analyse approfondie de ses multiples contextes.

Chaque contexte éclaire une facette spécifique du projet : qui sont les acteurs impliqués, quels sont les cadres réglementaires applicables, quelles dimensions économiques et sociales sont en jeu, comment le territoire s'est construit historiquement et culturellement, quelles caractéristiques paysagères le définissent.

Cette analyse contextuelle fournit les clés de lecture indispensables pour participer de manière éclairée à la concertation territoriale. Elle permet d'identifier les points de convergence et de tension, les opportunités et les risques, les contraintes et les marges de manœuvre.

Les acteurs du territoire

Qui sont les parties prenantes de la narse de Nouvialle ?

Objectif de cette analyse

Cette page te donne une vue d'ensemble des acteurs impliqués dans le devenir de la narse de Nouvialle. Tu vas découvrir leur statut, leurs usages du site et leur position face au projet de carrière de diatomite. Cette connaissance te permettra de comprendre les intérêts en jeu et de participer de manière éclairée à la concertation territoriale.

La narse de Nouvialle est une vaste zone humide protégée située sur la planèze de Saint-Flour. Elle s'étend sur près de quatre cents hectares de prairies humides. Cette zone constitue un réservoir de biodiversité et un régulateur hydrologique pour le bassin versant de l'Ander. Elle agit comme une éponge qui stocke l'eau et la restitue progressivement. Ce mécanisme limite les inondations et soutient les étiages.

Le site abrite plus de cent quatre-vingt-six espèces d'oiseaux dont cent trente-neuf protégées. Une trentaine d'éleveurs utilisent ces prairies pour la fauche et le pâturage. L'entreprise Imerys Filtration France produit environ vingt mille tonnes de produits finis par an à partir de soixante mille tonnes de diatomite extraites au gisement voisin de Foufouilloux. Elle envisage d'ouvrir une carrière dans la narse pour compenser l'épuisement des réserves actuelles. Les élus locaux et la communauté de communes ont sollicité un arrêté préfectoral de protection de biotope pour préserver intégralement la narse.

Les autorités publiques

Les communes concernées

Trois communes se partagent le territoire de la narse : Roffiac, Tanavelle et Valuéjols. Ces collectivités territoriales de droit public gèrent l'aménagement local à travers leurs documents d'urbanisme. Les maires et les conseils municipaux représentent les habitants et arbitrent entre les différents projets de développement.

Ces communes ont une position claire : elles soutiennent la préservation intégrale de la narse. Elles ont sollicité un arrêté préfectoral de protection de biotope auprès de la préfecture du Cantal. Cet engagement traduit leur volonté de maintenir l'agriculture et le tourisme local. Les élus considèrent que ces activités offrent plus d'emplois durables que l'extraction minière.

La communauté de communes

La communauté de communes de la planèze de Saint-Flour est un établissement public de coopération intercommunale. Elle porte les compétences en matière de développement économique, d'aménagement du territoire et de gestion des espaces naturels. Elle a également demandé la création d'un espace naturel sensible sur la narse.

La communauté de communes s'oppose au projet de carrière. Elle met en avant les risques pour l'agriculture, le tourisme vert et la qualité de l'eau. Elle souhaite développer une économie locale basée sur la valorisation du patrimoine naturel plutôt que sur l'extraction des ressources.

La préfecture du Cantal

La préfecture représente l'État dans le département. Le préfet instruit les demandes d'autorisation de carrière et organise les enquêtes publiques. Il doit veiller au respect des réglementations nationales et européennes. Il arbitre entre les intérêts économiques et les impératifs de préservation environnementale.

La préfecture n'a pas encore pris position publiquement sur le projet. Elle attend les résultats de la concertation et de l'enquête publique avant de statuer. Son rôle consiste à garantir une procédure équitable et transparente.

Les services de l'État

La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement vérifie la conformité des projets avec les directives européennes. La Direction départementale des territoires instruit les demandes au titre de la loi sur l'eau. L'Office français de la biodiversité réalise des inventaires faunistiques et floristiques. Ces services techniques de l'État fournissent une expertise indépendante sur les impacts environnementaux.

Ces services maintiennent une position neutre dans le débat public. Ils produisent des analyses techniques qui éclairent la décision du préfet. Ils peuvent émettre des avis défavorables si le projet ne respecte pas les réglementations en vigueur.

Le conseil départemental du Cantal

Le conseil départemental est une collectivité territoriale qui intervient sur le développement économique et la gestion des espaces naturels sensibles. Il finance des projets d'aménagement et de préservation. Il soutient l'agriculture et le tourisme rural dans ses politiques publiques.

Le conseil départemental n'a pas exprimé de position tranchée publiquement. Il observe les évolutions du dossier et pourrait intervenir financièrement selon l'issue de la concertation. Il privilégie généralement les solutions qui concilient développement économique et préservation du cadre de vie.

La région Auvergne-Rhône-Alpes

La région est une collectivité territoriale compétente sur l'aménagement du territoire, le développement économique et la biodiversité. Elle élabore le schéma régional d'aménagement et le schéma régional des carrières. Ces documents fixent les orientations stratégiques pour l'exploitation des ressources minérales.

La région reconnaît l'intérêt économique de la diatomite mais souligne aussi les enjeux environnementaux liés à la localisation du gisement en zone humide protégée. Elle appelle à une évaluation rigoureuse des impacts avant toute décision. Elle n'a pas pris position pour ou contre le projet.

Les entreprises privées

Imerys Filtration France

Imerys Filtration France est une société privée de droit commercial appartenant au groupe international Imerys. Elle exploite actuellement le gisement de diatomite de Foufouilloux situé à proximité de la narse. Elle extrait environ soixante mille tonnes de diatomite brute par an et produit vingt mille tonnes de produits finis. Ces produits servent principalement à la filtration des boissons et de l'eau.

L'entreprise emploie directement plusieurs dizaines de personnes sur le site de Foufouilloux. Elle génère également des emplois indirects dans le transport et la maintenance. Elle verse des taxes locales aux communes et au département. Son activité contribue à l'économie locale depuis plusieurs décennies.

Imerys soutient activement le projet d'ouverture d'une carrière dans la narse de Nouvialle. L'entreprise argue que le gisement de Foufouilloux arrive à épuisement et qu'elle doit sécuriser ses approvisionnements. Elle affirme que la diatomite de Nouvialle présente une qualité exceptionnelle qui permettrait de cibler des marchés à forte valeur ajoutée. Elle s'engage à respecter les normes environnementales et à réaménager le site après exploitation. Elle met en avant le maintien des emplois industriels et les retombées fiscales pour le territoire.

L'entreprise reconnaît les enjeux environnementaux mais considère qu'ils sont gérables avec les technologies actuelles. Elle propose de limiter l'emprise de la carrière et de mettre en place des mesures compensatoires. Elle souligne que la France importe de la diatomite et que le gisement de Nouvialle réduirait cette dépendance.

Autres entreprises du territoire

Des entreprises locales de travaux publics, de transport et de services interviennent sur le territoire. Ces sociétés privées bénéficieraient de contrats liés à l'exploitation de la carrière. Elles n'ont pas exprimé de position publique sur le projet. Leur intérêt économique les incline plutôt vers le soutien mais elles restent discrètes dans le débat.

Des commerces de proximité et des services locaux tireraient également profit de la présence de la carrière. Les restaurateurs bénéficieraient de la fréquentation des ouvriers lors des travaux de démarrage et pendant l'exploitation. Les commerces alimentaires, les stations-service et les artisans locaux verraient leur activité augmenter grâce aux achats quotidiens des employés de la carrière. Même si le nombre d'ouvriers ne sera pas très important, leur présence régulière représente un apport économique non négligeable pour les petits commerces du territoire. Ces acteurs économiques restent prudents dans leurs prises de position publiques mais perçoivent le projet comme une opportunité de développement de leur activité.

Des entreprises touristiques comme les gîtes ruraux, les fermes auberges et les prestataires d'activités de plein air dépendent de l'attractivité du paysage. Elles craignent que la carrière dégrade le cadre naturel et réduise la fréquentation touristique. Certaines ont rejoint les mobilisations contre le projet.

Les associations et collectifs

Le Collectif pour la narse

Le Collectif pour la narse est une association loi 1901 créée pour défendre la préservation intégrale du site. Elle rassemble plus de trois mille deux cent cinquante adhérents en 2024. Ces adhérents sont des habitants du territoire, des sympathisants régionaux et des soutiens nationaux. L'association n'a pas de statut d'utilité publique mais elle représente une mobilisation citoyenne importante.

Le Collectif organise des événements de sensibilisation comme la fête annuelle de la narse qui attire des milliers de visiteurs. Il produit des études et des argumentaires pour documenter les impacts du projet de carrière. Il mobilise expertise scientifique, juridique et médiatique pour faire connaître la cause de la narse.

Le Collectif s'oppose fermement au projet d'extraction. Il met en avant les services écosystémiques rendus par la zone humide : régulation de l'eau, préservation de la biodiversité, qualité du paysage. Il souligne que la destruction de la narse serait irréversible et qu'aucune compensation ne pourrait recréer un écosystème équivalent. Il propose des alternatives économiques basées sur le tourisme vert, l'agriculture extensive et la valorisation des produits locaux.

Le Collectif dénonce également les risques sanitaires liés à la poussière de silice et les nuisances causées par le trafic de camions. Il conteste les arguments économiques d'Imerys en soulignant que les emplois créés seraient peu nombreux et temporaires. Il défend une vision du développement territorial qui privilégie la qualité de vie et la préservation des ressources naturelles.

La Ligue pour la protection des oiseaux

La Ligue pour la protection des oiseaux est une association reconnue d'utilité publique. Elle surveille les projets susceptibles d'affecter les populations d'oiseaux protégés. Elle réalise des inventaires ornithologiques et participe aux enquêtes publiques. Elle dispose d'une expertise scientifique reconnue et d'une capacité de recours juridique.

La LPO s'oppose au projet de carrière. Elle rappelle que la narse abrite cent trente-neuf espèces d'oiseaux protégées. L'extraction de diatomite détruirait leurs habitats de nidification et de nourrissage. Elle argue que le projet viole les directives européennes sur la conservation des oiseaux. Elle pourrait engager des recours si le projet était autorisé.

France Nature Environnement

France Nature Environnement est une fédération d'associations reconnue d'utilité publique. Elle défend la préservation des zones humides et la biodiversité. Elle participe aux instances de concertation et aux enquêtes publiques. Elle apporte une expertise sur les enjeux écologiques et les réglementations environnementales.

FNE s'oppose au projet. Elle souligne que les zones humides sont parmi les écosystèmes les plus menacés en Europe et qu'il faut éviter leur destruction. Elle conteste la possibilité de compenser efficacement la perte d'une zone humide de cette taille et de cette qualité. Elle appelle à respecter la séquence éviter, réduire, compenser en privilégiant l'évitement.

La Fédération de pêche du Cantal

La Fédération de pêche est une association agréée de protection de l'environnement. Elle gère les populations de poissons et défend la qualité des milieux aquatiques. Elle a lancé une mobilisation contre le projet dès 1995. Elle s'inquiète des impacts sur les cours d'eau alimentés par la narse.

La Fédération s'oppose au projet. Elle craint que l'extraction modifie le régime hydrologique de la zone humide et dégrade la qualité de l'eau. Elle argue que cela affecterait les populations de poissons en aval. Elle défend les intérêts des pêcheurs qui fréquentent les rivières du bassin versant.

Les agriculteurs

Les éleveurs utilisateurs de la narse

Une trentaine d'éleveurs utilisent les prairies de la narse pour la fauche et le pâturage. Ces agriculteurs sont des exploitants individuels ou des sociétés agricoles de droit privé. Ils élèvent principalement des bovins pour la viande et le lait. Ils pratiquent une agriculture extensive compatible avec la préservation de la zone humide.

Ces prairies humides fournissent un fourrage abondant et de qualité. Elles permettent de nourrir les troupeaux pendant la belle saison et de constituer des réserves de foin pour l'hiver. Les agriculteurs adaptent leurs pratiques aux variations du niveau d'eau et aux périodes d'inondation temporaire. Cette gestion extensive maintient la biodiversité des prairies.

La majorité des éleveurs s'oppose au projet de carrière. Ils craignent de perdre des terres agricoles essentielles à leurs exploitations. Ils redoutent également la pollution de l'eau et les poussières qui affecteraient la santé de leurs animaux. Certains ont rejoint le Collectif pour la narse et participent aux mobilisations. Ils défendent le maintien d'une agriculture paysanne face aux logiques extractivistes.

Quelques agriculteurs restent neutres ou discrets. Ils hésitent à prendre position par crainte de conflits avec l'entreprise ou avec leurs voisins. Ils espèrent que la concertation trouvera une solution qui préserve leurs intérêts sans créer de tensions supplémentaires.

Les syndicats agricoles

La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles et la Confédération paysanne représentent les intérêts des agriculteurs. Ces organisations professionnelles de droit privé défendent la préservation des terres agricoles et la viabilité des exploitations. Elles participent aux réflexions sur l'avenir des espaces ruraux.

Les syndicats expriment des réserves sur le projet de carrière. Ils soulignent que l'agriculture extensive offre plus d'emplois pérennes que l'extraction minière. Ils défendent une agriculture respectueuse de l'environnement et valorisant les produits locaux. Ils demandent que les impacts sur l'agriculture soient évalués précisément et que les agriculteurs soient indemnisés en cas de préjudice.

Les acteurs du tourisme et des loisirs

Les offices de tourisme

L'office de tourisme de la planèze de Saint-Flour est une structure publique ou associative qui promeut le territoire. Il valorise les atouts naturels, culturels et gastronomiques de la région. Il attire des visiteurs qui recherchent des paysages préservés et des activités de plein air.

L'office de tourisme craint que le projet de carrière dégrade l'image du territoire et réduise sa fréquentation. Il souligne que le tourisme vert représente une source de revenus croissante pour les communes rurales. Il défend le maintien d'un environnement de qualité comme facteur d'attractivité.

Les gestionnaires de structures d'hébergement

Des propriétaires de gîtes, de chambres d'hôtes et de campings accueillent des touristes sur le territoire. Ces entreprises privées dépendent de l'attractivité du paysage et de la tranquillité des lieux. Elles proposent des séjours axés sur la nature, la randonnée et la découverte du patrimoine rural.

Ces acteurs s'inquiètent des impacts du projet sur leur activité. Ils redoutent que le bruit, la poussière et la dégradation du paysage éloignent les visiteurs. Certains ont exprimé leur opposition publiquement. Ils défendent une économie touristique durable qui valorise les ressources naturelles sans les détruire.

Les guides et prestataires d'activités

Des guides naturalistes, des accompagnateurs en montagne et des prestataires d'activités de plein air proposent des sorties découverte de la narse. Ces professionnels indépendants ou associatifs valorisent la biodiversité et les paysages auprès des visiteurs. Ils participent à l'éducation environnementale et à la sensibilisation.

Ils s'opposent au projet de carrière. Ils arguent que la narse constitue un site exceptionnel pour l'observation des oiseaux et la découverte des zones humides. Sa destruction priverait le territoire d'un atout majeur pour le tourisme éducatif et naturaliste.

Les pêcheurs et chasseurs

Les pêcheurs

Des pêcheurs fréquentent les cours d'eau alimentés par la narse. Ces particuliers pratiquent la pêche de loisir et sont souvent adhérents de la Fédération de pêche. Ils attachent de l'importance à la qualité des milieux aquatiques et à la diversité des populations de poissons.

Les pêcheurs craignent que l'extraction de diatomite modifie le régime des eaux et dégrade leur qualité. Ils redoutent des impacts sur les populations de truites et d'autres espèces. Ils soutiennent les actions de la Fédération de pêche contre le projet.

Les chasseurs

Des chasseurs pratiquent la chasse au gibier d'eau et aux oiseaux migrateurs sur les zones périphériques de la narse. Ces particuliers sont adhérents de sociétés de chasse locales. Ils respectent les réglementations sur les espèces protégées et les périodes de chasse.

Les chasseurs n'ont pas exprimé de position tranchée publiquement. Certains craignent que la carrière fasse fuir le gibier. D'autres considèrent que l'activité cynégétique pourrait continuer sur d'autres secteurs. Leur position reste discrète dans le débat.

Les scientifiques

Les chercheurs et universitaires

Des chercheurs en écologie, en géologie et en sciences sociales étudient la narse de Nouvialle. Ces scientifiques travaillent dans des établissements publics comme le CNRS, l'INRAE ou les universités. Ils produisent des connaissances sur la biodiversité, les fonctions écologiques et les dynamiques territoriales.

Plusieurs chercheurs ont exprimé des réserves sur le projet de carrière. Ils soulignent que la narse constitue un site de référence pour l'étude des zones humides de moyenne montagne. Ils arguent que sa destruction représenterait une perte irréparable pour la science. Ils alertent sur les difficultés à compenser efficacement la destruction d'un écosystème aussi complexe et ancien.

Le Bureau de recherches géologiques et minières

Le BRGM est un établissement public qui étudie les ressources minérales. Il a cartographié le gisement de diatomite de Nouvialle et évalué son potentiel économique. Il fournit une expertise technique sur la qualité et le volume des réserves.

Le BRGM maintient une position neutre dans le débat. Il produit des données scientifiques qui servent à éclairer la décision publique. Il ne se prononce pas sur l'opportunité d'exploiter le gisement. Son rôle consiste à fournir des informations objectives sur les aspects géologiques et techniques.

Les autres usagers

Les habitants et riverains

Les habitants des communes de Roffiac, Tanavelle et Valuéjols vivent à proximité de la narse. Ces particuliers entretiennent un lien affectif avec le site. Ils apprécient le cadre de vie, le paysage et la tranquillité. Ils craignent les nuisances liées à l'exploitation d'une carrière.

La majorité des habitants s'oppose au projet. Ils redoutent le bruit des engins, les vibrations des explosions, la poussière dans l'air et le trafic de camions. Ils s'inquiètent pour leur santé et celle de leurs enfants. Ils veulent préserver la qualité de leur environnement et transmettre un territoire vivable aux générations futures. Beaucoup ont rejoint le Collectif pour la narse et participent aux mobilisations.

Les promeneurs et randonneurs

Des promeneurs et randonneurs fréquentent la narse pour observer la nature et se ressourcer. Ces visiteurs occasionnels apprécient le calme, la beauté du paysage et la richesse de la faune. Ils parcourent les sentiers qui bordent la zone humide et photographient les oiseaux.

Ces usagers ne sont pas organisés collectivement mais beaucoup soutiennent la préservation du site. Ils considèrent que la narse représente un patrimoine naturel accessible à tous. Ils souhaitent pouvoir continuer à profiter de ce lieu exceptionnel.

Les conflits d'usage

Le projet de carrière de diatomite dans la narse de Nouvialle cristallise des tensions entre des visions opposées du développement territorial. Ces conflits opposent extraction industrielle et préservation de la zone humide, maintien des emplois industriels et maintien des emplois agricoles et touristiques, autonomie locale et exportation des ressources.

Extraction industrielle contre préservation environnementale

Le conflit principal oppose l'intérêt économique de l'exploitation du gisement et la préservation d'un écosystème remarquable. Imerys argue que la diatomite représente une ressource stratégique rare et que son exploitation est nécessaire pour maintenir la production nationale. L'entreprise affirme qu'elle mettra en œuvre les meilleures technologies pour limiter les impacts et qu'elle réaménagera le site après extraction.

Le Collectif pour la narse et les associations environnementales rétorquent que la destruction d'une zone humide de cette ampleur est irréversible. Ils soulignent que les mesures compensatoires ne recréeront jamais un écosystème équivalent. Ils rappellent que la narse abrite cent trente-neuf espèces d'oiseaux protégées et qu'elle remplit des fonctions hydrologiques essentielles pour le bassin versant. Ils considèrent que l'intérêt économique ne justifie pas la destruction d'un patrimoine naturel irremplaçable.

Emplois industriels contre emplois agricoles et touristiques

Imerys met en avant le maintien des emplois industriels. L'entreprise affirme que l'ouverture de la carrière sécurisera les postes existants sur le site de Foufouilloux et créera de nouveaux emplois. Elle souligne que ces emplois sont qualifiés et correctement rémunérés. Elle argue que l'arrêt de l'exploitation entraînerait des licenciements et appauvrirait le territoire.

Les agriculteurs et les acteurs du tourisme contestent ce raisonnement. Ils rappellent qu'une trentaine d'éleveurs dépendent des prairies de la narse pour leurs exploitations. Ils soulignent que l'agriculture extensive génère plus d'emplois durables que l'extraction minière. Ils arguent que le tourisme vert représente un potentiel économique croissant. Ils considèrent que la préservation de la narse maintiendra plus d'emplois à long terme que son exploitation.

Autonomie locale contre exportation des ressources

Les élus locaux et le Collectif dénoncent une logique d'extractivisme qui profite à des intérêts extérieurs au territoire. Ils soulignent qu'Imerys appartient à un groupe international et que les bénéfices de l'exploitation ne resteront pas localement. Ils arguent que la diatomite sera exportée et transformée ailleurs alors que le territoire supportera les nuisances et la destruction du site.

Ils défendent une vision du développement basée sur l'autonomie locale et la valorisation des ressources renouvelables. Ils veulent développer une économie circulaire qui profite d'abord aux habitants. Ils refusent que leur territoire serve de simple zone d'extraction pour des industries délocalisées.

Inquiétudes des habitants

Les habitants expriment des craintes concrètes sur leur quotidien. Ils redoutent l'inhalation de poussière de silice qui provoque des maladies respiratoires graves. Ils s'inquiètent du trafic de camions qui dégradera les routes communales et augmentera les risques d'accident. Ils craignent que le bruit des engins et les vibrations des tirs de mine perturbent leur tranquillité.

Ils s'inquiètent aussi pour le paysage qu'ils affectionnent. La vue d'une carrière à ciel ouvert à la place d'une zone humide verdoyante les attriste. Ils se demandent comment ils pourront expliquer à leurs enfants qu'on a détruit ce lieu pour extraire un minéral. Ils se sentent dépossédés de leur cadre de vie et de leur patrimoine commun.

Arguments des carriers

Imerys répond que les technologies modernes permettent de limiter les nuisances. L'entreprise s'engage à arroser les pistes pour éviter les poussières, à respecter des horaires de travail raisonnables et à limiter le trafic routier. Elle affirme qu'elle réduira l'emprise de la carrière au strict nécessaire et qu'elle mettra en place un suivi environnemental rigoureux.

L'entreprise souligne également l'utilité économique de la diatomite. Ce minéral sert à filtrer l'eau potable, les boissons et les produits pharmaceutiques. Il contribue à la santé publique et à la sécurité alimentaire. Imerys argue qu'il serait contradictoire de refuser l'exploitation d'un gisement national alors qu'on importe de la diatomite d'autres pays où les normes environnementales sont moins strictes.

Des positions irréconciliables

Les positions des acteurs semblent difficiles à concilier. D'un côté, une entreprise qui veut exploiter une ressource qu'elle juge stratégique. De l'autre, des habitants, des agriculteurs, des associations et des élus qui veulent préserver intégralement un site qu'ils considèrent comme un patrimoine naturel irremplaçable. Les arguments économiques s'opposent aux arguments écologiques, sociaux et culturels.

La concertation territoriale va devoir explorer ces tensions et chercher des pistes de solution. Elle devra évaluer précisément les impacts du projet, examiner les alternatives possibles et mesurer l'acceptabilité sociale des différents scénarios. Les acteurs devront accepter de s'écouter, de comprendre les contraintes de chacun et de rechercher collectivement un compromis viable ou de constater qu'aucun compromis n'est possible.

Tu connais maintenant les acteurs, leurs intérêts et leurs positions. Cette connaissance te permettra de suivre les débats de la concertation avec un regard éclairé. Tu comprendras pourquoi chaque acteur défend sa position et quels enjeux se cachent derrière les arguments techniques. La suite du diagnostic te présentera les méthodes utilisées pour évaluer les impacts et les modalités de participation à la concertation.

Contexte Institutionnel

Les collectivités territoriales (Valuéjols, Tanavelle, Roffiac), les services de l'État (Préfecture, DREAL, DDT), les organismes scientifiques (BRGM, OFB), les entreprises extractives (Imerys, Chemviron) et les associations (LPO, France Nature Environnement, syndicats agricoles) interviennent dans ce projet. La procédure implique concertation préalable et enquête publique sous l'égide du préfet.

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Contexte Économique

Marché mondial : 3 millions de tonnes/an. France : 100 000 tonnes de produits marchands. Gisement de Nouvialle : 10 millions de tonnes. Usages : filtration (50%), ciment (30%), charges minérales (15%). Prix : 10$/t (ciment) à 1000$/t (spécialités). Retombées locales : emplois directs/indirects, taxes, mais aussi coûts importants de restauration et impacts sur agriculture et tourisme.

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Contexte Juridique

Protections : ZNIEFF, ZICO, Natura 2000 (directives Habitats 92/43/CEE et Oiseaux 2009/147/CE). Loi sur l'eau : bilan hydrologique obligatoire. Code de l'environnement : étude d'impact et enquête publique. Code minier : autorisation préfectorale, garantie financière. Directive-cadre sur l'eau 2000/60/CE : objectif de bon état. Schéma régional des carrières et documents d'urbanisme (PLUi, SCoT) à modifier. Recours possibles devant tribunaux administratifs.

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Contexte Social

Territoire rural à faible densité. Zone utilisée pour pâturage et fauche. Attentes : création d'emplois et revenus. Inquiétudes : poussière de silice, trafic de camions, impacts sur cadre de vie. Mobilisation citoyenne depuis 1995 (Fédération de pêche), intensifiée en 2021. Fêtes de la narse rassemblant des milliers de personnes. Le curlew (courlis) comme symbole, mascotte Nouvie. Recherche d'équilibre entre développement économique et qualité de vie.

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Contexte Paysager

Maar (cratère d'explosion volcanique) de 1,5 km de diamètre sur la Planèze à 1000 m d'altitude. Dépôts de diatomite sous 50-60 cm de tourbe. Prairies riches en biodiversité : courlis cendré, bécassine des marais, vanneau huppé. Rôle hydrologique : régulation des crues, soutien d'étiage, épuration naturelle. Services écosystémiques : eau, biodiversité, paysage, loisirs. Exploitation modifierait durablement l'aspect du site et impacterait la ressource en eau.

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Contexte Historique

Formation géologique ancienne : explosion phréato-magmatique créant un lac, colonisé par les diatomées, puis comblé et transformé en tourbière. Usages agricoles traditionnels : fauche, élevage, extraction de tourbe. Découverte de la diatomite en 1987 par un agriculteur. Cartographie par le BRGM. Test d'extraction en 2010 confirmant la qualité exceptionnelle. Réactivation du projet dans les années 2020, déclenchant une mobilisation citoyenne renforcée et la concertation actuelle.

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Contexte Culturel

La narse fait partie de l'identité des habitants de la Planèze de Saint-Flour. Fête de la narse chaque été : musique, stands associatifs, dégustations. Le curlew (courlis) comme symbole, mascotte Nouvie. Contes et légendes liés aux volcans et aux lacs. Patrimoine gastronomique : truffade, fromage bleu d'Auvergne. Attachement émotionnel profond : patrimoine à transmettre, sentiment d'injustice face à la menace. Dimension culturelle structurant les positions et les mobilisations.

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Contexte Réglementaire

Code de l'environnement : étude d'impact (L. 122-1), enquête publique (L. 123-1), protection zones humides (L. 211-1). Directives européennes : Habitats 92/43/CEE, Oiseaux 2009/147/CE, Eau 2000/60/CE. Code minier : autorisation préfectorale, étude de dangers, plan de remise en état, garantie financière. Schéma régional des carrières : identification gisements, conditions exploitation. PLUi et SCoT à modifier. Séquence éviter-réduire-compenser obligatoire. Concertation préalable, enquête publique, décision préfectorale avec recours possibles.

Suite du diagnostic : Justification →

Justification du diagnostic

Pourquoi réaliser ce diagnostic territorial ?

Cadre général

La Narse de Nouvialle constitue un espace naturel sensible au sein de la Planèze du Cantal, vaste plateau volcanique façonné par des millénaires d'activité humaine et naturelle. Ce territoire se caractérise par :

  • Une zone humide d'importance écologique reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle
  • Un patrimoine naturel et paysager unique dans le Massif Central
  • Des activités agricoles traditionnelles (élevage bovin extensif, prairies naturelles)
  • Un potentiel économique lié à l'exploitation de diatomite
  • Des enjeux de gestion de l'eau à l'échelle du bassin versant

Nécessité d'un diagnostic intégré

Face aux défis contemporains (changement climatique, déclin de la biodiversité, mutations économiques, enjeux de développement territorial), il devient indispensable de disposer d'un diagnostic territorial complet et actualisé permettant de :

Comprendre

  • Les dynamiques territoriales en cours
  • Les interactions entre usages et milieux naturels
  • Les forces et faiblesses du territoire

Anticiper

  • Les évolutions futures possibles
  • Les opportunités de développement
  • Les menaces potentielles

Raison d'être du diagnostic

Ce diagnostic territorial répond à un besoin essentiel :

Éclairer la concertation territoriale en fournissant à tous les acteurs (collectivités, État, entreprises, associations, citoyens) des données fiables et actualisées pour orienter les décisions concernant l'avenir de la narse de Nouvialle, dans un contexte de projet d'exploitation de diatomite dans une zone humide protégée.

Objectifs du diagnostic

Que cherche-t-on à accomplir ?

Objectif principal

Établir un état des lieux rigoureux et partagé de la narse de Nouvialle et de son territoire pour éclairer la concertation territoriale sur le projet d'exploitation de diatomite.

Objectifs spécifiques

  • Analyser les contextes multiples (institutionnel, économique, juridique, social, paysager, historique, culturel, réglementaire)
  • Identifier tous les acteurs concernés et leurs positions respectives
  • Documenter les enjeux environnementaux, économiques et sociaux
  • Cartographier les conflits d'usage et les points de tension
  • Fournir une base factuelle pour la prise de décision collective

Méthodologie

Comment ce diagnostic a-t-il été réalisé ?

Démarche adoptée

Ce diagnostic territorial repose sur une approche multidimensionnelle combinant :

  • Analyse documentaire : études scientifiques, rapports officiels, documents réglementaires
  • Collecte de données : statistiques, cartographies, inventaires naturalistes
  • Analyse des acteurs : identification des parties prenantes et de leurs positions
  • Synthèse contextuelle : mise en perspective des 8 dimensions du projet

Principes directeurs

  • Objectivité : présentation factuelle sans parti pris
  • Exhaustivité : prise en compte de toutes les dimensions
  • Accessibilité : langage clair et pédagogique
  • Transparence : sources identifiées et vérifiables

Pilotage et suivi

Qui coordonne ce diagnostic ?

Gouvernance du projet

Ce diagnostic territorial s'inscrit dans le cadre de la concertation préalable au projet d'exploitation de diatomite. Il est destiné à informer tous les acteurs du territoire et à faciliter un débat éclairé.

Participation citoyenne

Ce diagnostic constitue un outil de démocratie participative. Il vise à permettre à chaque citoyen, élu, agriculteur, entrepreneur ou membre d'association de comprendre les enjeux et de participer de manière informée à la concertation territoriale.

Pour toute question ou demande d'information complémentaire, tu peux contacter les communes concernées (Roffiac, Tanavelle, Valuéjols) ou la communauté de communes de la planèze de Saint-Flour.